Pas gai, pas gay. La classe des ânes.
Chez les Morel j'avais une corvée qui me répugnais, je devais chaque soir dans la chambre de la mère Morel tendre du papier journal sur le parquet et poser le pot de chambre, bien entendu chaque matin à charge pour moi d'aller le vider et de le rincer puis de ranger les papiers j'eu la charge de ce travail plusieurs années. Je ne sais pas comment elle s'y prenait mais les papiers souvent le matin étaient trempés d'urine, je les rangeais tout de même comme ça, je n'explique pas l'odeur le soir en les remettant en place. Je soupçonnais une autre chose, je suis persuadé que la mère Morel utilisait ma serviette de toilette. Souvent je la retrouvait avec des auréoles jaunâtres. Je n'est jamais pu savoir ce qu'elle faisait avec, je tentais quelques fois d'accrocher ma serviette d'une façon telle que si la mère Morel s'en servait je le verrais automatiquement. Je pus plusieurs fois constater que ma serviette n'était plus comme je l'avais mise la veille. Les colonies de vacances ayant lieu au mois de juillet, il me restait encore un long mois et demi de vacances il me fallait tuer le temps, tuer est bien le sens propre du terme car s'installait l'ennui le plus complet rythmé par les sorties le mardi matin pour aller faire le marché ou encore quelques fois l'après-midi pour aller chercher du vin chez Nicolas. Souvent, je traînais lorsque j'allais faire des courses, je mettais beaucoup plus de temps qu'il n'en fallait une fois la mère Morel vint à ma rencontre, je me pris un savon pour bien peu de chose. Je devais aussi lorsqu'il faisait beau aller au jardin pour arracher les mauvaises herbes, j'avais horreur de ce travail ou encore pour couper les poireaux, le pire c' était quant je devais biner un carré de terrain en passant autour des plantations qu'il ne fallait pas couper. Bien des pieds de fraisiers ou encore de poireaux passèrent ainsi de vie à trépas sous mes coups de binette maladroits. Chaque matin en me levant je regardais le ciel en espérant que le temps se serait gâté ainsi je n'aurais pas besoin d'aller me faire chier au jardin. Les vacances enfin se terminèrent, je vivais la rentrée comme un soulagement, c'était pour moi le meilleur moyen de me sortir de chez les Morel. J'avais raté l'année scolaire précédente mon certificat d'étude, je m'attendais donc à retaper une année chez monsieur Rapine qui n'était pas un instituteur commode. Lorsque se fit l'appel et la répartition des élèves, j'eus une surprise de taille, je changeais d'instituteur. Refaire une année de plus avec Monsieur Rapine était pour moi une hantise j'avais déjà fait deux ans avec lui je ne crois pas qu'une année de plus eut été des plus judicieux. Le nouvel instituteur appelait Monsieur Vigeux, c'était un tout jeune instituteur fraîchement sorti de l'école normale, cela me changerais de la soixantaine de monsieur Rapine. La classe qui lui était confiée avait un effectif réduit, nous étions douze élèves on dirait aujourd'hui douze élèves en échecs scolaire. Lorsque le traditionnel appel de rentrée fut terminé, Monsieur Vigeux nous conduisit dans notre salle de classe, j'eu un choc, la classe avait été aménagée dans l'ancienne chaufferie dont il ne subsistait plus rien. C'est à cet endroit que j'avais mis le feu dans une armoire quelques année plus tôt. C'était une classe un peu spéciale, elle avait pour dénomination quatrième de transition en fait elle avait un effectif réduit et se composait d'élèves du bas du tableau ceux que l'on ne sais ou caser avant de les mettre dans un centre d'apprentissage. En somme j'étais dans la classe des ânes.