Pas gai, pas gay. La fugue
Ce premier coup chez la tante Nisou ne fut jamais découvert. Bien sur le lycée allait envoyer un bulletin d'absence, cette fois je réussis à intercepter le courrier de justesse, je le détruisis. Non le lycée ne m'emballais vraiment pas, tant et si bien qu'un matin je décidais que ce ne serait pas un jour comme les autres, je partis de chez moi comme d'habitude pour aller prendre le train. Mais au lieu de cela je me rendit dans une petite rue de mon quartier, où je savais pouvoir y trouver un solex, il n'était pas attaché, je pus partir avec. Par des petites rues je me rendit jusque chez la tante Nisou. J'allais jusqu'à son armoire et lui dérobais quatre cent francs, je ne restais que le temps qu'il fallu pour accomplir mon forfait et reprenais la route. Toute la journée je roulais avec mon engin j'avais un sentiment de liberté totale, j'étais bien, en cours de journée j'avais décidé que le soir je ne rentrerais pas à la maison, donc j'avais tout le temps devant moi, en somme les grands espaces étaient à moi. Le solex était équipé de deux sacoches, afin que le cyclomoteur soit moins reconnaissable, je m'en débarrassais quelque part en forêt de Fontaine la Forêt. Je roulais toute la journée en direction du Loiret où habite la tante Germaine la soeur de ma regrettée grand-mère, bien sur il était hors de question pour moi d'aller chez la tante mais au moins cela me donnait un but pour la journée. De temps en temps je m'arrêtais dans un café pour m'y désaltérer et si le bistrot était équipé d'un flipper cela allait encore mieux. Arrivé dans les environs de Pithivier, je continuais à rouler vers à peu près tout les endroits que je connaissais et où j'étais sur de ne pas faire de mauvaises rencontre. J'attendis que la nuit soit tombée pour risquer un passage dans la petite rue où habitaient l'oncle et la tante Germaine, je passais plusieurs fois tout semblait normal. Malgré tout je n'en restais pas là, je refis encore une fois le tour par le village et en revenant par la rue qu'ils habitaient, J'arrêtais le moteur du solex que je garais un peu plus loin. Je me suis faufilé dans le pré qui donnait en face de la maison de l'oncle et de la tante puis ayant choisi un endroit d'où je pouvais voir la maison je m'allongeais dans l'herbe, je me mis à observer ce qu'il se passait. Rien ne bougeait, sinon la silhouette de la tante s'affairant à préparer le souper qui passait et repassait devant la fenêtre. Au bout de cinq ou dix minutes d'attente je vis la porte de la cuisine s'ouvrir, c'était l'oncle qui sortait, il vint directement vers le portail. A ce moment là je commençais à ne plus être tranquille car je le savait rusé comme un renard. Depuis le pas de sa porte il se mit à observer les alentours, il vit le solex garé un peu plus loin, il alla le voir d'un peu plus près, je vis de l'endroit où je me trouvais qu'il l'examina soigneusement. Je pensais que mes instants de liberté étaient comptés vu qu'il ne tarderait pas à me débusquer, pour autant qu'il aille été prévenu ce dont je crois, la suite me prouva que j'avais raison. L'oncle revint sur ses pas, il referma le portail et rentra chez lui. Je ne me fis pas prier je détalais comme un lapin sur "mon" Solex, je ne repassais pas devant la maison. J'avais acheté à manger dans la journée, je n'avais pas faim tellement j'avais été terrorisé à l'idée que l'oncle puisse me trouver ce n'était pas un commode celui là. La soirée s'avançant je commençais à avoir froid, puis il me fallait trouver un endroit pour dormir, j'élu domicile dans une maison en construction au moins je serais à l'abris du vent, en tout cas il faisait très froid.